Lentz
"Ta S"






Roger chéri,

C'est en revenant d'un cour séjour en Auvergne où j'étais allée raccompagner mes cousins, que j'ai trouvé ta carte de bonne fête pour laquelle je te remercie. Je ne te décrirai pas l'état dans lequel je me trouvais au moment de ce départ étant donné que je n'avais aucune nouvelle de toi. Je pense que tu sauras l'imaginer. Tu m'avais tant promis de m'écrire...Enfin, laissons cela...

J'ai beaucoup réfléchi, tu sais, depuis cette entrevue que tu as qualifiée de "dramatique" et d'où j'étais sortie littéralement brisée. Je reconnais que j'ai eu tort, quelquefois, d'être trop exigente et de ne pas toujours comprendre les difficultés que tu pouvais rencontrer pour me voir. J'ai cependant une excuse : celle de t'aimer vraiment, sincèrement et loyalement. Mes sentiments pour toi n'ont jamais varié ; ils sont restés ce qu'ils étaient au début. Malgré cela, je te demande de ne plus m'en vouloir de ces scènes qui nous brisaient l'un et l'autre.

J'ai donc pris la résolution, que je tiendrai, de ne plus t'adresser aucun reproche, quelles que soient les circonstances. Si tu m'aimes, tu trouveras moyen de t'arranger pour une rencontre sans que nos entrevues soient aussi lamentables que les dernières qui ont précédé ton départ. J'y mettrai du mien, je te l'assure et plus aucune plainte ne sortira de ma bouche. Cela, je me le suis juré à moi-même et je tiendrai parole.

Je te demande simplement de ne pas oublier qu'à moi aussi ton affection est nécessaire et que je n'ai rien fait pour ne plus la mériter.

J'espère que cette lettre te parviendra avant ton départ. Pour essayer de hâter son acheminement, je vais voir si je peux essayer de l'envoyer en "express".

Bonne fin de vacances et à bientôt

Je t'aime


M.A.